L’article intitulé « Ecrire à la main aide à mémoriser » paru le samedi 9 mars dans le journal Le Temps a immédiatement attiré mon attention. En effet, plusieurs écoles privées ont abondamment fait part ces dernières années de l’adoption généralisée des tablettes en classe, en présentant parfois cela comme une véritable révolution pédagogique !
Ecrire à la main aide à mémoriser ou du bon usage des tablettes
Or, l’Ecole Lémania a fait preuve de beaucoup de discrétion et n’a jamais communiqué à ce sujet dans la presse. J’ai donc voulu savoir où nous en étions dans ce domaine.
Aussi bien Mme Theofanidis, directrice des études secondaires, de la maturité suisse et du baccalauréat français, que Mme Crisante, directrice du baccalauréat international, m’ont répondu que les tablettes étaient utilisées en classe, mais de façon restreinte et que la prise de notes manuscrites était encore largement en vigueur à l’école. Pour le baccalauréat international, le passage aux examens effectués de façon digitale n’est pas prévu avant 2029. Et cela ne signifiera pas un abandon total de l’écriture manuscrite durant l’année scolaire.
Ces témoignages m’ont fait grand plaisir. En effet, un refus catégorique de ce nouvel outil, signe d’un conservatisme indécrottable, m’aurait autant déplu que l’adoption aveugle d’un nouveau gadget.
Comme l’affirmait déjà Aristote dans l’antiquité, la mesure est la meilleure des choses, et je crois pouvoir dire que, tout au long de son histoire, l’Ecole Lémania a su intégrer avec réflexion les nouveaux outils, méthodes et moyens pédagogiques, sans jamais jeter le bébé avec l’eau du bain.
L’article du Temps se réfère à une étude réalisée en Norvège et publiée dans la revue « Frontiers in Psychology » auprès de 36 étudiants qui devaient écrire alternativement avec un stylet ou en tapant avec l’index sur un clavier, opérations pendant lesquelles on enregistrait leur activité cérébrale par encéphalographie (EEG). Une connectivité neuronale étendue dans le cerveau, favorisant l’apprentissage, n’apparaissait nettement que lors de l’écriture manuscrite.
De plus, la prise de notes manuscrite nous oblige à traiter l’information qui nous parvient pour ne noter que l’essentiel, ce qui favorise la mémorisation. Marieke Longcamp, professeure spécialisée en neurosciences cognitives à l’Université d’Aix-Marseille, rejoint l’avis d’Audrey van der Meer, auteure de l’étude norvégienne, pour recommander le maintien de l’écriture manuscrite à l’école. En plus d’aider à la mémorisation, l’écriture manuscrite, en tant qu’activité motrice fine, aide à prévenir le déclin cognitif pour les personnes âgées, au même titre que le tricot ou la pratique d’un instrument de musique !
En conclusion, nous ne pouvons donc qu’encourager chacun à écrire à la main tout au long de sa vie en parallèle à l’activité incontournable sur les outils digitaux.
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