Orientation et formation professionnelle

Orientation professionelle - Lémania

Dans un article paru récemment dans le journal Patrons, organe du centre patronal, Baptiste Müller, secrétaire de l’AVDEP (Association vaudoise des Ecoles Privées) rapporte que dans les cantons latins, une proportion insuffisante de jeunes sortants de la scolarité obligatoire poursuit une formation professionnelle. Selon l’Office fédéral de la statistique, ils sont 37,9 % à Genève et 46,4 % dans le canton de Vaud, tandis que la moyenne suisse et de 68,3 %.

C’est un écart considérable, et il convient de s’en préoccuper, même si la composante socio-culturelle de la population des différents cantons l’explique partiellement.

Par ailleurs, un autre indicateur mentionné par Baptiste Müller dans le même article devrait nous inquiéter davantage : c’est celui du taux de certification du degré secondaire II à l’âge de 25 ans. Ce taux de certification regroupe la voie générale (maturité, diplôme de culture générale) et la voie professionnelle (CFC – Certificat Fédéral de Capacité, obtenu au terme d’un apprentissage, maturité professionnelle, diplôme fédéral).

Si la moyenne suisse de 91,3 % est assez proche de l’objectif commun fixé à 95 % par la Confédération, les cantons et les organisations du monde du travail, il n’en va malheureusement pas de même dans la Suisse occidentale. Ce taux est en effet de 86 % dans le canton de Vaud et de 84,5 % dans celui de Genève.

Les femmes sont en moyenne légèrement plus certifiées que les hommes. Les Suisses et les étrangers nés en Suisse le sont plus que les étrangers nés à l’étranger.

Cette situation, qui laisse une personne sur six en moyenne sans formation initiale certifiée est réellement préoccupante tant pour les individus concernés que pour l’économie de notre pays.

J’aimerais vous faire part à ce sujet de quelques réflexions qui me viennent à l’esprit.

Ma première réflexion est que cette situation n’est pas nouvelle, et je me souviens parfaitement bien qu’elle était souvent utilisée il y a quelques années pour expliquer les taux de chômage plus élevés en Suisse romande qu’en Suisse alémanique. Elle tient certainement en partie au prestige accordé aux formations académiques en France, et par conséquent dans le monde francophone, au détriment de la formation professionnelle, tandis que l’Allemagne a toujours développé sa formation professionnelle qui ne souffrait d’aucun préjugé défavorable.

Or, les choses changent lentement, et notre système helvétique de formation duale intéresse de nombreux pays depuis quelques années, la France et les Etats-Unis particulièrement. On peut donc espérer que les mentalités vont évoluer dans le même sens ici aussi.

Qu’on me comprenne bien toutefois ! Il ne s’agit nullement de dénigrer les formations générales conduisant aux études universitaires, bien au contraire ! Nous sommes tous conscients qu’un pays comme la Suisse, dénué de ressources naturelles, ne doit sa prospérité qu’au niveau élevé de formation de sa population.

Je ne peux par conséquent qu’encourager ceux qui veulent faire des études universitaires à entreprendre une carrière académique pour devenir les médecins, les avocats, les ingénieurs dont notre société a besoin. Ce que je souhaite exprimer, c’est l’idée que cette « voie royale » n’est pas la seule possible et que les exemples de réussite professionnelle de haut niveau, obtenues à la suite d’un CFC sont nombreux dans notre pays. Or, trop souvent les parents s’opposent au choix de leur enfant, les empêchant ainsi de s’accomplir dans le métier de leur choix.

L’Ecole Lémania propose trois voies différentes pour permettre à ceux qui en ont la motivation d’accomplir des études universitaires : la maturité suisse, le baccalauréat français et le baccalauréat international. Mais elle offre aussi à ceux qui désirent rejoindre plus rapidement le monde du travail des diplômes de commerce, de secrétariat de direction ou même un CFC de commerce et met à leur disposition une EPCO (Entreprise de Pratique Commerciale) appelée Lémania Music, permettant ainsi à chacun de suivre la voie qui lui convient le mieux pour s’épanouir et réaliser la carrière de ses rêves.

 

Philippe Du Pasquier